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Livry-Gargan (anciennement Livriacum au 12e siècle ou encore Livry-Aulnoyes) est reconnu pour être le lieu de séjour de Madame de Sévigné, à l'abbaye de Livry, durant le XVIIe sècle. La commune a connu une forte urbanisation pavillonnaire depuis 1875, mais est devenue aujourd'hui une ville résidentielle.

Les grandes étapes de l'histoire de Livry-Gargan

Le premier foyer de population livryen se serait développé autour d’une route gauloise très ancienne : l’actuelle RN3. Aménagée par les Romains après la conquête de la Gaulle, cette dernière passait alors devant une clairière de la Forêt de Bondy ou s’était établie une Villa Gallo-romaine : la Villa Libériacum, du nom de son propriétaire, Libérius.

Cette exploitation agricole se composait d’une grande ferme entourée de champs, de vignes et de bois, et des Serfs y vivaient. Parmi eux se trouvaient des charpentiers, des vignerons mais aussi des femmes, affectées aux travaux ménagers et au tissage des vêtements. L’ensemble de ces personnes aurait formé le premier noyau d’habitation livryen.

La Villa fut saccagée lors des invasions barbares du Ve siècle. Les traces de peuplement disparaissent ainsi à cette période. Ce n’est que beaucoup plus tard, au 12eme siècle, que le nom de Livry réapparut sous la forme médiévale latinisée de Liviriacus.

À cette époque, un seigneur nommé Guillaume de Garlande s’installe sur les terres fraichement déboisées de la forêt de Bondy, autour de la chapelle de Notre-Dame des Brûlis. (Le terme « brûlis », signifiant « bois incendiés » par des populations cherchant à pratiquer l’agriculture.). Ce dernier y construisit un château, situé dans le périmètre de l’actuelle rue du château, autour duquel des habitations se groupèrent sur les collines couvertes de bois et de vignes.

L’ensemble formé par ces maisons, la demeure seigneuriale, et la Chapelle de Notre-Dame-des Brulis, fut alors rattaché à la paroisse de Sevran. Mais à la fin du XIIeme siècle, la population devient plus nombreuse et l’influence des seigneurs de Livry considérable.

Livry fut alors érigée en paroisse distincte. C’est ce moment précis qui marque le commencement de l’histoire connue de Livry. La dynastie des Garlande, les seigneurs de Livry, allait être associée à l’histoire de la commune pour les siècles à venir.

La construction de l’Abbaye

En 1186, Guillaume IV de Garlande fit notamment édifier l’Abbaye de Livry, pour prier son fils disparu, grâce aux donations du roi Philippe Auguste.

Bien des siècles plus tard, à l’époque moderne, la marquise de Sévigné, célèbre épistolaire, aimait venir y séjourner chez son oncle, Christophe de Coulanges, qui acquit l’Abbaye en 1624. Elle cita plusieurs fois Livry dans son œuvre, dont elle jugeait la beauté «Au-dessus de tout».

Elle aimait à se promener dans son parc dont le lac de Sévigné est aujourd’hui l’un des seuls vestiges.

Confisquée comme bien national à la Révolution, l’abbaye passa ensuite aux mains de plusieurs propriétaires jusqu’à l’Amiral Jacob, Ministre de la Marine de Louis-Philippe qui acheta le domaine en 1842.  C’est là qu’il mourra en 1854. Il légua à la commune de Livry une importante somme d’argent qui servi, selon sa volonté, à la construction d’une école qui porte encore aujourd’hui son nom.

L’Abbaye de Livry fut par la suite définitivement détruite dans les années 1960. Aucun bâtiment n’a pu être conservé.

À la fin du XVème siècle, la famille Sanguin s’installe à Livry. Simon Sanguin, bourgeois de Paris, marchand drapier, y achète une terre en 1489. Son fils Simon achète les seigneuries de Livry et Coubron en 1499. Les héritiers se succèdent alors de père en fils comme seigneurs de Livry.

La proximité des Sanguin avec le pouvoir royal se développe au XVIème siècle. Le fils de Simon, Jacques, devient « capitaine des chasses pour le plaisir du roi en ses forêts de Livry et Bondy » en 1632. Cette charge se transmet de père en fils.

Le village de Livry est frappé durement au XVIIème siècle, par la peste d’abord en 1637, puis par les dommages causés par les allées et venues des troupes au moment de la Fronde Livry est dévasté à plusieurs reprises, entrainant une misère profonde et une forte mortalité due aux privations de nourriture. Pendant l’été 1652, la paroisse compte 80 morts en 3 mois sur 500 âmes recensées. De nombreuses terres sont en friches.

En 1659, la seigneurie de Livry sort de la famille Sanguin jusqu’en 1668 où elle est rachetée au Marquis de Mailly par Jacques Sanguin. Proche du roi, ce dernier est capitaine des chasses et forêts de Livry et Bondy et devient, en 1676, 1er maître d’hôtel du roi.

A sa mort en 1680, son fils Louis obtient de Louis XIV que la terre de Livry soit érigée en marquisat. Le marquis de Livry reçoit régulièrement le dauphin en son château. Des chasses et de somptueuses fêtes y sont organisées.

Pourtant, le marquis de Livry délaisse son château. Il finit par le vendre et acquiert à la place le château du Raincy qu’il rachète aux héritiers de la princesse Palatine en 1694.

Obtenant de Louis XIV l’union de la terre du Raincy à celle de Livry, le marquisat est alors transféré du château de Livry à celui du Raincy qui devient alors Livry le château en 1697.

En 1769, la famille Sanguin vend ses terres au Duc d’Orléans, signant ainsi la fin de presque 3 siècles de présence de cette famille à Livry (1499-1769). Parmi les propriétaires qui se succèdent ensuite figure la comtesse de Damas, fervente royaliste, qui a acheté le domaine en 1797.

À la Révolution, Livry est une petite agglomération de 1500 habitants vivant essentiellement de l’agriculture, de l’élevage laitier et de la culture des vignes. L’exploitation des carrières de gypses est l’autre activité économique de la Ville.

Nichée à l’orée de la Forêt de Bondy, la commune est entourée de quatre grandes propriétés : l’Abbaye, le domaine seigneurial, l’Écu de France et le Grand Berceau, ou est planté en 1758, le majestueux cèdre du Liban qui trône encore aujourd’hui le long de la RN3.

Le 25 juin 1791, Louis XVI, arrêté dans sa fuite à Varennes emprunte la route de Meaux pour rentrer à Paris et traverse Livry.

En 1802, le creusement du canal de l’Ourcq débute afin d’alimenter Paris en eau. Les travaux sont confiés par Bonaparte, alors Premier Consul, à l’ingénieur Pierre-Simon Girard. L’ouvrage fut achevé en 1822.

En 1869, le territoire de la commune de Livry est amputé par la création de la commune du Raincy. Dès lors, une rivalité s’établit entre les deux communes

L’arrivée de Louis-Xavier Gargan

En 1860, Louis-Xavier Gargan industriel et créateur du wagon-citerne utilisé lors du percement du canal de Suez, arrive à Livry-Gargan. Ce fabricant de rails de chemin de fer souhaite pouvoir exploiter le bois de la forêt de Bondy. Il installe à l’ouest de la Ville deux usines, une scierie puis une fabrique d’allumettes. Pour relier plus facilement son usine parisienne, une ligne de chemin de fer entre Bondy et Aulnay-sous-Bois est mise en place en 1875.

Cette activité engendre un grand développement économique et urbain. Le foyer de population crée par les lotissements édifiées autours des manufactures donne naissance à un quartier éponyme : Gargan. Un décret ministériel datant du 13 juillet 1912 attribuera d’ailleurs officiellement à la ville le nom de Livry-Gargan afin de la différencier des autres Livry de France et éviter les erreurs postales Un choix qui ne fit pas l’unanimité à l’époque, le nom de Livry-Sévigné étant alors préféré par beaucoup.

Au milieu du 19eme siècle, Livry voulut exploiter les quatre sources sulfureuses situées à proximité directe du de Sévigné. Le maire d’alors, Robert de Vey, fit construire une station thermale dénommée « Sévigné-les-eaux » ainsi que deux hospices, destinés à accueillir les malades atteints de problèmes respiratoires. Le conseil municipal sollicita plusieurs fois la reconnaissance de la commune comme « station hydrominérale ». Mais un avis négatif fut rendu par l’Académie de médecine et le Conseil d’hygiène refusèrent, et la demande fut rejetée par le gouvernement. La rumeur dit alors que l’influence, d’Enghien-les-Bains ne fut pas étrangère à cette décision. La guerre franco-prussienne de 1870 mit fin à ces projets malgré une dernière tentative de reconnaissance en 1912.

La première guerre mondiale et l’entre-deux

Lors de la Première Guerre mondiale, le 3 septembre 1914, 250 hommes de réserve appartenant au 10e régiment de hussards passèrent par Livry-Gargan et se dirigèrent vers Aulnay. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, 500 taxis parisiens partis de Gagny pour transportés des combattants vers Nanteuil-le-Haudouin, réveillèrent les Livryens. Ces renforts participèrent à la victoire de la bataille de la Marne, qui mit fin à l’avancée des troupes allemandes et sauva Paris de l’occupation.

Après la Grande Guerre, Livry-Gargan passa de commune au caractère rural à une ville de banlieue avec ses lotissements, ses écoles, ses travaux de voirie et s’urbanisa fortement. Le nombre de maison doubla, passant de 2822 habitants à 4751 entre 1921 et 1931. La population d’à peine 4000 âmes en 1900 atteignit un total de 21 213 habitants en 1931.

À cette date, la crise économique ralentit ce développement qui sera par la suite paralysé par le début de la Seconde guerre mondiale en 1939, avant de reprendre dans les années 1960.

L’occupation pendant la seconde guerre mondiale

Durant la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux Livryens perdirent la vie aux combats ou lors des bombardements. Pendant l’été 1940, quelques résistants, dont Camille Nicolas, créèrent le réseau M-4 pour résister à l’occupation allemande.

Plusieurs élus communistes dont Lucien Michard et furent fusillés au Mont-Valérien en 1942, ancien président du groupe communiste avant la guerre et Eugène Massé secrétaire de la section du PCF.  En juillet 1944, Maurice Carité, chef de la résistance de Livry, organisa et abrita plusieurs réunions du Conseil National de la Résistance, fondé par Jean Moulin en 1943.  Le CNR siégea ainsi à deux reprises à la Maison de la Famille, située alors à l’angle du boulevard Jean-Jaurès et de l’avenue Vauban. 

Après des combats qui firent de nombreuses victimes, Livry-Gargan fut libérée par les troupes américaines le 27 août 1944.

Après la Seconde Guerre Mondiale, l’urbanisation reprend intensivement. La commune s’urbanise fortement, notamment par le lotissement de ses grandes propriétés, en particulier celle de l’Abbaye. La population passe de 20 556 habitants en 1968 à 32 944 en 1975 et 37 000 en 1980.

Depuis, la ville a poursuivi son développement tout en préservant son caractère pavillonnaire, conforté par l’absence de grands ensembles.

Commune de la petite couronne de l’Est parisien d’aujourd’hui 45 919 habitants, elle jouit d’un nombre important d’espaces verts qui lui confèrent un cadre de vie agréable.

Le blason de Livry

De haut en bas :

  • La couronne de tours des villes
  • Deux quintefeuilles symbolisent la forêt. Elles encadrent une grappe en souvenir des vignerons de Livry
  • À gauche, en regardant le blason, le rappel des Seigneurs de Garlande
  • À droite, celui de la famille Sanguin, glands et serres d'oiseau de proie
  • Au centre, celui de Madame de Sévigné
  • En bas, la décoration du Lys, créée à Livry en 1814
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